Robinhood domine le S&P 500 ! En hausse de 241 % sur l'année, il surpasse les actions technologiques et décroche la première place annuelle

En 2025, la Bourse américaine connaît une spectaculaire rotation sectorielle, et la star la plus brillante du S&P 500 est un nouveau venu dans l’indice depuis moins de trois mois : Robinhood (HOOD). Le cours de Robinhood s’est envolé de près de 241 % depuis le début de l’année, devançant largement toutes les grandes valeurs technologiques et devenant l’action la plus performante du S&P 500.

Un miracle : +241 % en seulement 3 mois après son entrée dans l’indice

(Source : S&P Global Market Intelligence)

Le plus grand fait d’armes de Robinhood en 2025 est d’avoir officiellement intégré le S&P 500 le 22 septembre, pour surpasser en moins de trois mois à peine les anciennes valeurs technologiques et les titres phares de l’IA en termes de croissance rapide. Un tel parcours de « nouveau leader » est extrêmement rare dans l’histoire du S&P 500, car la plupart des sociétés nouvellement incluses mettent généralement un certain temps à s’adapter à la demande des fonds indiciels, et il est très rare qu’elles prennent la tête du classement dès leur premier trimestre.

Fondée en 2013, Robinhood s’est fait connaître par son esprit disruptif, en lançant le premier modèle de trading sans commission, bouleversant la structure tarifaire de tout le secteur du courtage. Son interface mobile épurée et son accès facilité au trading ont séduit une nouvelle génération d’investisseurs, et la plateforme a connu une expansion fulgurante lors de la vague des particuliers durant la pandémie. Toutefois, après son introduction en Bourse en 2021, le cours de Robinhood est longtemps resté déprimé, suscitant des doutes sur la viabilité de son modèle économique.

L’inclusion dans le S&P 500 constitue en soi un tournant majeur. Cela signifie que la capitalisation, la liquidité et la solidité financière de Robinhood ont atteint le niveau des blue chips. Plus important encore, cette intégration a déclenché d’importants achats structurels de la part des fonds indiciels. Les ETF et fonds communs qui répliquent le S&P 500 gèrent des milliers de milliards de dollars et sont contraints d’acheter des actions Robinhood à la date d’entrée dans l’indice pour rester alignés sur leur benchmark. Cette demande structurelle soutient fortement le cours de l’action.

En termes d’indicateurs de marché, le score RS (Relative Strength) de Robinhood atteint 97 (sur 99), ce qui illustre pleinement sa surperformance par rapport au marché. Le score RS compare la performance d’un titre à l’ensemble du marché, et un score de 97 signifie que Robinhood surpasse 97 % des composants du S&P 500. Une telle force relative extrême annonce souvent une tendance haussière puissante et attire les traders axés sur le momentum.

Les analystes prévoient une croissance du bénéfice par action de 84 % cette année, et encore +23 % en 2026, preuve de la confiance persistante des investisseurs dans la rentabilité à moyen terme de l’entreprise. Cette perspective de croissance des bénéfices offre un soutien fondamental à des valorisations élevées. Selon la logique des valeurs de croissance, tant que la croissance des bénéfices se maintient, des PER élevés restent justifiés.

Marché des prédictions et cryptomonnaies : un double moteur de croissance

La stratégie la plus remarquée de Robinhood récemment est son entrée offensive sur le marché des prédictions (Prediction Markets). Les utilisateurs peuvent parier sur des sujets comme le sport ou les événements sociétaux, le tout sur la même plateforme que leurs investissements boursiers classiques. Ce modèle mêlant divertissement et investissement, bien que controversé, connaît une forte croissance d’utilisateurs, augmentant la fidélisation et la rentabilité de la plateforme.

Le marché des prédictions a démontré son potentiel commercial lors de l’élection présidentielle américaine de 2024, avec des volumes sur Polymarket et Kalshi atteignant plusieurs milliards de dollars. Robinhood a saisi cette opportunité, s’appuyant sur sa vaste base d’utilisateurs et ses licences réglementaires pour pénétrer rapidement ce marché. Pour les utilisateurs déjà actifs sur Robinhood en actions ou cryptomonnaies, l’ajout de cette fonctionnalité n’exige aucune procédure KYC ni ouverture de compte supplémentaire.

Les cryptomonnaies constituent l’autre grand moteur de croissance de Robinhood. L’entreprise propose l’achat/vente de Bitcoin, d’Ethereum et de dizaines d’autres cryptos, et a considérablement élargi cette activité en 2025. Avec le lancement réussi des ETF Bitcoin et Ethereum, les cryptos deviennent des actifs mainstream, et Robinhood, parmi les plateformes les plus accessibles, profite directement de cette tendance.

Robinhood : double moteur de croissance en 2025

Marché des prédictions : entrée sur les paris sportifs et événementiels, augmentation de la fidélisation et de la fréquence des transactions

Trading de cryptomonnaies : bénéficie du lancement des ETF Bitcoin/Ethereum, explosion de la demande des particuliers

Cette stratégie de diversification transforme Robinhood d’un simple courtier en une plateforme fintech globale. Si une ligne d’activité est confrontée à des défis réglementaires ou de marché, les autres peuvent compenser, réduisant ainsi le risque global. Cette résilience du modèle économique explique en partie la valorisation élevée accordée par les investisseurs.

Le trio du hardware IA : explosion de la demande en stockage et mémoire

Si Robinhood domine actuellement le classement annuel du S&P 500, les valeurs technologiques restent le groupe le plus performant de l’année, notamment les acteurs du hardware profitant de l’explosion de la demande liée à l’IA et aux data centers. Seagate Technology, fondée en 1979, est l’un des plus grands fabricants de disques durs au monde. En 2025, la forte expansion des data centers par les géants du cloud fait exploser la demande de disques durs haute capacité, et l’action Seagate grimpe de 209 % cette année.

Le succès de Seagate prouve que même à l’ère des SSD, les disques durs traditionnels restent irremplaçables pour le stockage de masse. L’entraînement des modèles IA génère des volumes de données en PB (pétaoctets), et le besoin de stockage longue durée de ces quantités massives remet à l’honneur les solutions à grande capacité et faible coût. Bien que Seagate soit une entreprise hardware traditionnelle, son leadership dans le stockage de masse en fait un fournisseur d’infrastructures essentiel à l’ère de l’IA.

Micron Technology est l’un des principaux fournisseurs mondiaux de puces DRAM et NAND. En 2025, la demande massive de mémoire pour serveurs IA et grands modèles dope les ventes de mémoire à large bande passante (HBM), et le titre bondit de 184 %. Le marché considère Micron comme l’une des valeurs les plus explosives de la chaîne hardware IA. La HBM, conçue spécialement pour l’IA et le calcul haute performance, offre une bande passante bien supérieure à la DRAM classique et équipe les puces IA Nvidia H100, H200, etc.

Western Digital, comme Seagate, produit principalement des disques durs et SSD, et occupe une place de choix dans le stockage d’entreprise. L’explosion des besoins liés à l’IA et à l’expansion des data centers fait progresser son action de 168 % cette année, en faisant une valeur alternative très performante du S&P 500 en 2025.

Top 5 des hausses annuelles du S&P 500

1er : Robinhood — 241 % (fintech)

2e : Seagate Technology — 209 % (stockage sur disque dur)

3e : Micron Technology — 184 % (puces mémoire)

4e : Western Digital — 168 % (solutions de stockage)

5e : Palantir Technologies — 125,7 % (analyse de données)

La composition de ce classement est riche d’enseignements : le n°1 est un innovateur fintech, les n°2 à 4 sont des fournisseurs d’infrastructures IA, le n°5 est un acteur applicatif de l’IA. Cette diversité des leaders montre qu’en 2025, le marché haussier n’est pas tiré par un seul thème, mais par plusieurs tendances simultanées.

Palantir rétrogradé, la défiance de Burry n’entrave pas la hausse

Célèbre pour ses solutions d’analyse de données pour gouvernements et entreprises, Palantir progresse encore d’environ 125,7 % cette année, conservant une dynamique puissante. Mais avant l’ascension fulgurante de Robinhood, Palantir était pendant des années le symbole de la croissance pour les particuliers et institutionnels, et se retrouve aujourd’hui dépassé. Ce décrochage relatif relance le débat sur un éventuel sommet des valeurs IA.

À noter que Palantir a été publiquement critiqué par Michael Burry (source d’inspiration du film « The Big Short »), mais cela n’a pas empêché son cours de doubler en 2025. Les critiques de Burry portaient sur la valorisation élevée et la dépendance excessive aux contrats gouvernementaux, mais le marché semble privilégier son avance technologique dans l’IA et la big data. Ce fossé entre investisseurs professionnels et consensus de marché illustre parfaitement le marché haussier de 2025.

Bien que Palantir ait été dépassé par Robinhood, un rendement annuel de 125,7 % reste exceptionnel en valeur absolue, surpassant la grande majorité des hedge funds et fonds actifs. Pour les investisseurs de long terme, l’année est hautement profitable.

D’un point de vue sectoriel, le leadership de Robinhood marque un déplacement du focus du marché, des pures valeurs technologiques IA vers des fintechs et fournisseurs d’infrastructures aux modèles économiques plus diversifiés, mais bénéficiant aussi de l’IA. Cette rotation intervient souvent en phase avancée de marché haussier, quand les premiers leaders deviennent trop chers et que les capitaux cherchent des alternatives à la valorisation plus raisonnable mais à fort potentiel de croissance.

Le discours sur la bulle IA contredit par le classement S&P 500

Malgré une année entière de discours sur la bulle de l’IA, la performance YTD du S&P 500 est sans appel. Sur les cinq premiers, trois profitent directement de la demande d’infrastructure IA, Palantir est un acteur applicatif, et seul Robinhood n’est pas lié directement à l’IA. Cette composition montre non seulement que la bulle n’a pas éclaté, mais que l’IA passe de la phase de hype à celle de l’application réelle et de la construction d’infrastructures.

Les partisans de la bulle affirment que la valeur commerciale de l’IA reste à démontrer et que les investissements massifs ne généreront pas les retours escomptés. Pourtant, la performance de Seagate, Micron et Western Digital prouve qu’au moins pour le hardware, la demande liée à l’IA est réelle et durable. Leurs revenus et bénéfices progressent effectivement, ils ne reposent pas sur des promesses ou des attentes.

Plus important encore, cette demande s’élargit. Non seulement les fabricants de puces IA comme Nvidia en profitent, mais toute la chaîne de valeur — de la mémoire au stockage en passant par les équipements réseau — profite de l’afflux de commandes. Cette prospérité de toute la filière est bien plus durable qu’un simple engouement ponctuel, et il est difficile de la qualifier de bulle.

Robinhood, bien que n’étant pas lié directement à l’IA, profite aussi indirectement de l’effet richesse créé par l’ère IA. Quand les valeurs technologiques flambent, la richesse des investisseurs croît, tout comme leur activité de trading sur Robinhood. De plus, Robinhood utilise l’IA pour optimiser ses recommandations, ses modèles de gestion des risques et son service client : des applications moins visibles que celles des fabricants de hardware, mais qui améliorent l’efficacité opérationnelle et l’expérience utilisateur.