La réglementation sur les stablecoins au Canada : législation prévue pour 2026, avec un budget de 10 millions de dollars canadiens pour le lancement

Le Canada prévoit d’introduire une législation réglementant les stablecoins adossés à la monnaie fiduciaire dans le budget fédéral de 2025. Selon le budget 2025 publié mardi par le gouvernement, les émetteurs de stablecoins au Canada devront détenir des réserves suffisantes, établir des politiques de rachat et mettre en œuvre divers cadres de gestion des risques, incluant des mesures de protection des données personnelles et financières. La Banque du Canada allouera 10 millions de dollars sur deux ans à partir de l’exercice 2026-2027 pour garantir le bon fonctionnement du système.

Détails du cadre réglementaire canadien des stablecoins en 2026

Réglementation canadienne des stablecoins, législation 2026

Le gouvernement canadien a dévoilé un plan de régulation des stablecoins, exigeant que les émetteurs adossés à la monnaie fiduciaire maintiennent des réserves suffisantes et adoptent des mesures robustes de gestion des risques. Selon le budget 2025 publié le 4 novembre, les émetteurs de stablecoins devront détenir des réserves adéquates, établir des politiques de rachat et mettre en place des cadres de gestion des risques, incluant la protection des données personnelles et financières.

Ces exigences sont fortement alignées avec la loi américaine GENIUS et le cadre réglementaire MiCA de l’Union européenne, illustrant une convergence mondiale de la régulation des stablecoins. L’exigence de réserves suffisantes signifie que les émetteurs doivent détenir l’équivalent en monnaie fiduciaire ou en actifs hautement liquides pour chaque stablecoin émis, garantissant aux utilisateurs la possibilité de rachat 1:1 à tout moment. La politique de rachat impose aux émetteurs de préciser le processus, les délais et les frais de rachat, protégeant ainsi les droits des utilisateurs. Le cadre de gestion des risques couvre les risques de marché, de crédit, opérationnels et de cybersécurité, assurant la robustesse du système de stablecoins.

La Banque du Canada allouera 10 millions de dollars sur deux ans à partir de l’exercice 2026-2027 pour garantir le bon fonctionnement du système ; par la suite, un coût annuel de 5 millions de dollars est prévu, compensé par les émetteurs de stablecoins soumis à la Loi sur les activités de paiement de détail. Ce modèle d’« autofinancement réglementaire » garantit que le coût de la régulation n’est pas supporté par les contribuables, mais par le secteur réglementé. Les 10 millions de dollars initiaux serviront à établir l’infrastructure réglementaire, former les régulateurs et développer les systèmes de surveillance. Les 5 millions annuels couvriront les opérations courantes de régulation.

Près de quatre mois se sont écoulés depuis l’adoption de la loi américaine GENIUS sur la régulation des stablecoins, ce qui a mis la pression sur le Canada pour qu’il adopte ses propres règles de régulation des tokens. L’adoption de la loi GENIUS aux États-Unis a créé un risque d’« Arbitrage réglementaire » : si le Canada ne suit pas, des émetteurs non réglementés pourraient opérer au Canada et offrir des services aux utilisateurs américains, contournant la régulation américaine. À l’inverse, si les stablecoins américains bénéficient d’un soutien réglementaire clair alors que le Canada reste dans une zone grise, les entreprises canadiennes de stablecoins pourraient perdre en compétitivité ou être contraintes de migrer vers les États-Unis.

Bien que le document ne précise pas la date de soumission de la législation, il s’inscrit dans un plan plus large visant à moderniser les paiements, permettant aux 41,7 millions d’habitants du pays d’effectuer des transactions numériques plus rapides, moins coûteuses et plus sûres. Cette intégration de la régulation des stablecoins dans une stratégie globale de modernisation des paiements montre que le gouvernement canadien considère les stablecoins comme une composante essentielle du futur système de paiement, et non comme un risque à réprimer.

Tetra Digital lève 10 millions pour développer un stablecoin adossé au dollar canadien

La plateforme de paiement Tetra Digital est l’un des leaders du secteur des stablecoins au Canada. Après avoir reçu des investissements de Shopify, Wealthsimple et de la Banque Nationale du Canada, elle a levé 10 millions de dollars pour créer une version numérique du dollar canadien. Ce groupe d’investisseurs est hautement symbolique : Shopify, l’une des entreprises technologiques les plus prospères du Canada, montre par sa participation l’intérêt du géant du e-commerce pour l’utilisation des stablecoins dans les paiements en ligne. Wealthsimple, leader canadien de la fintech, témoigne de l’intérêt des institutions financières émergentes pour les stablecoins. La Banque Nationale du Canada, représentant les institutions financières traditionnelles, marque la reconnaissance croissante des stablecoins par la finance mainstream.

Le lancement du stablecoin adossé au dollar canadien (CAD-backed stablecoin) comblera une lacune majeure du marché. Actuellement, le marché des stablecoins est dominé par les stablecoins en dollars américains (USDT, USDC, BUSD, etc., représentant plus de 95 % de la part de marché), tandis que les stablecoins adossés à d’autres monnaies fiduciaires sont très rares. Les stablecoins en euro (EUROC, EURC) en sont à leurs débuts, et ceux en livre sterling, yen ou yuan sont quasiment inexistants. Le dollar canadien, en tant que monnaie du G7 et sixième devise de réserve mondiale, verra son stablecoin offrir aux entreprises et particuliers canadiens un outil de paiement numérique libellé dans leur propre monnaie.

Les cas d’usage du stablecoin CAD incluent : paiements transfrontaliers des entreprises canadiennes (éviter les coûts de conversion en dollars américains), paiements numériques domestiques pour les Canadiens, transferts de fonds des expatriés canadiens vers leur pays d’origine, et paires de trading libellées en CAD dans la Finance décentralisée. Si Tetra Digital réussit son lancement et obtient l’approbation réglementaire, il pourrait devenir le projet de stablecoin le plus important en Amérique du Nord après le dollar américain.

Abandon du CBDC au profit des stablecoins : un virage stratégique

Auparavant, le Canada avait renoncé à lancer une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) en septembre 2024, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, ayant déclaré qu’il n’existait pas de raison convaincante de poursuivre ce projet. Cette décision marque un tournant majeur dans la stratégie canadienne en matière de monnaie numérique : passer d’un CBDC piloté par le gouvernement à des stablecoins pilotés par le marché.

Bien que le CBDC et les stablecoins soient tous deux des formes numériques de monnaie fiduciaire, leur logique opérationnelle est totalement différente. Le CBDC est une monnaie numérique émise et gérée directement par la banque centrale, les utilisateurs ouvrant un compte directement auprès de la banque centrale ou y accédant via les banques commerciales. Les stablecoins, quant à eux, sont des tokens numériques émis par des entreprises privées, adossés à des réserves de monnaie fiduciaire et fonctionnant sur la blockchain. Le CBDC confère à la banque centrale un contrôle direct sur le système de paiement, mais nécessite d’importants investissements technologiques et une refonte du système bancaire existant. Les stablecoins tirent parti de l’infrastructure blockchain existante et de l’innovation du marché, le gouvernement n’ayant qu’à fournir un cadre réglementaire.

Le choix du Canada d’abandonner le CBDC au profit des stablecoins repose sur plusieurs considérations. D’abord, le rapport coût-efficacité : le CBDC exige des investissements publics de plusieurs centaines de millions, voire de milliards de dollars, pour construire l’infrastructure, tandis que les stablecoins sont financés par le secteur privé. Ensuite, le risque technologique : une défaillance du système CBDC affecterait l’ensemble du système de paiement, alors que l’échec d’un stablecoin n’impacterait qu’un seul émetteur. Enfin, l’innovation du marché : le secteur des stablecoins innove rapidement, avec de nouveaux cas d’usage et modèles commerciaux, alors qu’un CBDC piloté par le gouvernement pourrait étouffer cette innovation.

Ce virage stratégique reflète également une tendance mondiale. À l’exception de quelques pays comme la Chine ou les Bahamas qui ont lancé leur CBDC, la plupart des pays développés observent ou ralentissent leurs projets de CBDC, préférant se concentrer sur la régulation des stablecoins privés. Les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et Singapour ont choisi cette voie, et la décision du Canada s’inscrit dans cette tendance dominante.

Explosion du marché des stablecoins : de 309,1 milliards à 2 000 milliards

Actuellement, le marché des stablecoins atteint 309,1 milliards de dollars. Le département du Trésor américain estime qu’il atteindra 2 000 milliards de dollars d’ici 2028. Cela signifie que le marché des stablecoins devrait croître d’environ 6,5 fois au cours des trois prochaines années, avec un taux de croissance annuel supérieur à 80 %. Cette croissance explosive repose sur plusieurs facteurs moteurs.

L’adoption institutionnelle progresse rapidement : ces derniers mois, Western Union, SWIFT, MoneyGram et Zelle ont intégré ou annoncé l’intégration de solutions de stablecoins. Western Union, leader mondial du transfert de fonds, marque par son intégration la reconnaissance de la technologie blockchain par le secteur traditionnel du transfert d’argent. SWIFT, monopole des communications interbancaires mondiales, explore les stablecoins, ce qui est hautement stratégique et montre que même les infrastructures financières les plus Conservateur envisagent une mise à niveau blockchain.

La participation de MoneyGram et Zelle reflète la pression concurrentielle dans le secteur des paiements. Lorsque les stablecoins offrent des transferts transfrontaliers plus rapides et moins coûteux, les sociétés traditionnelles de transfert de fonds doivent suivre sous peine de perdre des parts de marché. Cette dynamique concurrentielle pousse l’ensemble du secteur des paiements vers les stablecoins. La clarification du cadre réglementaire accélérera ce processus, car les entreprises seront plus enclines à investir et innover dans un environnement réglementaire clair.

Données clés et prévisions du marché des stablecoins

Taille actuelle du marché : 309,1 milliards de dollars

Prévision 2028 : 2 000 milliards de dollars (estimation du département du Trésor américain)

Multiplicateur de croissance : environ 6,5 fois (trois ans)

Principaux moteurs de croissance : adoption institutionnelle, clarification réglementaire, demande de paiements transfrontaliers

Derniers cas d’intégration : Western Union, SWIFT, MoneyGram, Zelle

D’un point de vue géopolitique, la course à la régulation des stablecoins est lancée à l’échelle mondiale. Les États-Unis ont pris l’initiative avec la loi GENIUS, le cadre MiCA de l’Union européenne est déjà en vigueur, et Singapour, les Émirats arabes unis, Hong Kong avancent sur leurs propres régulations. Si le Canada ne suit pas, il risque de prendre du retard dans cette compétition et de perdre l’opportunité d’attirer les entreprises de stablecoins et les investissements associés.

D’un point de vue économique, l’industrie des stablecoins apporte non seulement de l’innovation financière, mais aussi des emplois, des recettes fiscales et des effets d’entraînement technologiques. Les émetteurs américains de stablecoins comme Circle et Paxos emploient déjà des centaines de personnes, paient d’importants impôts et stimulent la commercialisation de la technologie blockchain. En offrant une régulation claire, le Canada peut attirer des entreprises similaires et développer une industrie locale de la finance numérique.

Impact de la clarification réglementaire sur l’écosystème crypto canadien

Bien que le document ne précise pas la date de soumission de la législation, il s’inscrit dans un plan plus large visant à moderniser les paiements, permettant aux 41,7 millions d’habitants du pays d’effectuer des transactions numériques plus rapides, moins coûteuses et plus sûres. Ce positionnement stratégique montre que le gouvernement canadien considère les stablecoins comme un outil d’amélioration du bien-être national, et non simplement comme un objet de régulation financière.

Pour l’écosystème de chiffrement canadien, il s’agit d’une avancée majeure. Une régulation claire des stablecoins attirera davantage d’entreprises sur le marché, y compris des émetteurs de stablecoins, des prestataires de services de paiement, des protocoles de Finance décentralisée et des fournisseurs de portefeuilles. L’écosystème crypto canadien reste relativement modeste, avec des acteurs principaux comme Wealthsimple ou Coinsquare, loin derrière les géants des plateformes d’échange américains ou européens. L’introduction de la régulation des stablecoins pourrait changer la donne et faire du Canada le deuxième pôle d’innovation crypto en Amérique du Nord.

Pour les utilisateurs canadiens, un stablecoin CAD réglementé offrira une option de paiement numérique sûre, pratique et peu coûteuse. Actuellement, les Canadiens qui souhaitent utiliser des stablecoins dépendent principalement des stablecoins en dollars américains comme USDT et USDC, ce qui implique des coûts de conversion et des risques de change. L’arrivée d’un stablecoin en monnaie locale éliminera ces frictions et permettra aux stablecoins de devenir de véritables outils de paiement au quotidien.

Pour les entreprises canadiennes, le stablecoin CAD réduira les coûts des paiements transfrontaliers et améliorera l’efficacité. Le Canada entretient d’importants échanges commerciaux avec les États-Unis, la Chine et l’Europe, et les virements bancaires traditionnels prennent généralement 2 à 5 jours ouvrés avec des frais élevés. Les stablecoins permettent un règlement instantané 24/7, avec des frais minimes par rapport aux méthodes traditionnelles. Pour les secteurs du e-commerce, de la logistique ou de la fabrication, qui dépendent du commerce international, ce gain d’efficacité se traduira directement par des économies de coûts et un renforcement de la compétitivité.

En termes de calendrier politique, la mise en œuvre à partir de l’exercice 2026-2027 signifie que la législation pourrait être adoptée fin 2025 ou début 2026. Cela laisse au marché une période de préparation d’environ 1 à 1,5 an, durant laquelle les entreprises pourront adapter leurs modèles commerciaux, mettre en place des systèmes de conformité et demander des licences. Pour les émetteurs internationaux de stablecoins souhaitant entrer sur le marché canadien (comme Circle, Paxos, Tether), c’est le moment de commencer à dialoguer avec les autorités canadiennes et de préparer les dossiers de demande.

En tant que membre du G7 et neuvième économie mondiale, le lancement du cadre réglementaire canadien des stablecoins aura un effet d’exemplarité, pouvant inciter d’autres pays n’ayant pas encore légiféré (comme le Japon, l’Australie ou la Corée du Sud) à accélérer leurs propres processus réglementaires. Cette convergence mondiale de la régulation créera un environnement plus favorable aux paiements transfrontaliers en stablecoins, permettant aux entreprises d’opérer sur plusieurs marchés sous des règles unifiées ou similaires, plutôt que de faire face à des exigences réglementaires fragmentées.

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