Comment choisir ses actions en tant que débutant ? Maîtrisez l'analyse fondamentale et technique pour sélectionner avec précision les actions à potentiel

Les investisseurs débutant en bourse sont souvent confrontés à une difficulté : comment choisir ses actions pour éviter les pièges ? Sélectionner parmi des milliers d’actions celles qui valent réellement l’investissement nécessite une approche systématique et un jugement froid. Cet article abordera, d’un point de vue pratique, la logique centrale du comment choisir ses actions, que vous visiez un gain à court terme ou une valorisation à long terme.

Première étape : demandez-vous d’abord, quels sont vos objectifs d’investissement ?

La façon de choisir ses actions dépend du cadre temporel de l’investissement. Si vous prévoyez de trader en quelques minutes à quelques mois, cela relève du court terme ; un à cinq ans ou plus correspond au long terme. Ce choix influencera directement vos critères de sélection.

Posez-vous quelques questions clés :

• Investissez-vous pour constituer votre retraite ou pour un gain rapide ?
• Combien de temps par jour consacrez-vous à suivre le marché ?
• Face à la volatilité, quel est votre seuil de tolérance psychologique ?

Le trading à court terme comporte plus de risques, car votre connaissance des entreprises achetées est limitée, nécessitant une plus grande force mentale et des compétences en trading. La bonne nouvelle, c’est que court terme et long terme ne sont pas forcément mutuellement exclusifs : de nombreux investisseurs combinent les deux pour diversifier leur risque.

Le long terme : utiliser l’analyse fondamentale pour repérer des entreprises avec une “barrière protectrice”

1. Identifier les monopoles ou acteurs puissants dans leur secteur

Lors de votre réflexion sur comment choisir ses actions, il faut d’abord considérer l’action comme la propriété d’une activité, et non comme un simple chiffre fluctuant. Sur le long terme, la capacité à générer des profits est le facteur clé qui détermine le prix de l’action.

Idéalement, vous cherchez des entreprises proches de la position de monopole dans leur marché — celles qui disposent d’un avantage concurrentiel difficile à détrôner. Par exemple :

• Google (GOOG.US), dominant dans la recherche
• Microsoft (MSFT.US), Apple (AAPL.US) dans leurs écosystèmes respectifs
• Meta (META.US), leader dans les réseaux sociaux

Ces entreprises méritent une détention à long terme car elles disposent d’une “barrière protectrice” — un avantage difficile à copier ou surpasser par la concurrence.

2. Évitez les entreprises ayant perdu leur position de marché

Les exemples négatifs sont tout aussi importants. Lors de votre réflexion sur comment choisir ses actions, évitez :

• Les entreprises autrefois florissantes mais désormais en déclin : Nokia (NOK.US), BlackBerry (BB.US) dans le marché des smartphones, par exemple
• Les leaders sectoriels éliminés par de nouvelles technologies : Kodak (KODK.US) dans la photographie
• Les sociétés dont la part de marché diminue continuellement

Dans des secteurs très concurrentiels, il est aussi possible de choisir des actions, mais la difficulté est plus grande. La qualité de la gestion devient alors cruciale. La performance de JPMorgan Chase (JPM.US) dans la banque illustre bien comment une gestion efficace confère un avantage concurrentiel.

3. Exploitez votre expertise sectorielle

Les professionnels travaillant dans un secteur ont souvent une meilleure capacité à choisir leurs actions que les analystes de Wall Street. Si vous travaillez dans la tech, la santé ou la fabrication, utilisez cette connaissance pour repérer des opportunités, ce qui peut vous donner un avantage sous-estimé par rapport aux investisseurs institutionnels.

4. Suivez les tendances industrielles à long terme

Au-delà de l’analyse de l’entreprise elle-même, repérer des tendances de fond dans l’industrie est également crucial. Par exemple :

• La transition vers l’énergie propre et l’électrification stimule la demande pour certains matériaux comme le cuivre
• Cela profite à la majorité des entreprises minières de cuivre dans cette tendance structurelle

Saisir ces opportunités structurelles permet, même en choisissant une entreprise secondaire dans le secteur, d’obtenir de bons rendements.

La valorisation : utiliser le ratio cours/bénéfice pour juger du bon moment d’achat ou de vente

Choisir ses actions ne consiste pas seulement à repérer de bonnes entreprises, mais aussi à acheter à un prix raisonnable. La même action à 100 dollars peut être un bon investissement, à 200 dollars, cela peut devenir un piège.

L’outil d’évaluation le plus simple et le plus répandu est le ratio cours/bénéfice (PER) :

PER = Prix de l’action ÷ Bénéts par action

Méthode 1 : comparer avec l’historique

Comparez le PER actuel avec la fourchette de ses fluctuations passées. Par exemple, Wells Fargo (WFC.US) a vu son PER osciller entre 8 et 16 au cours des 10 dernières années. Si aujourd’hui il est à 9 et que la santé de l’entreprise n’a pas empiré, c’est une opportunité d’entrée intéressante.

Méthode 2 : comparer avec les pairs du secteur

Dans un même secteur, comparez des entreprises similaires. Par exemple, ExxonMobil (XOM.US) et TotalEnergies (TTE.US) sont deux géants de l’énergie. Si leurs perspectives de croissance sont équivalentes, celui avec le PER plus bas est potentiellement moins cher.

Précautions lors de l’utilisation du PER :

• Un PER élevé n’est pas forcément cher. Si une entreprise a de belles perspectives de croissance, un PER élevé peut être justifié. À l’inverse, une détérioration des perspectives peut faire chuter le PER brutalement (ex : Netflix en début 2022 NFLX.US).
• Un PER faible peut cacher des risques. Une valorisation basse peut venir d’un vrai problème : secteur cyclique en crise, endettement élevé, etc.
• Les facteurs macroéconomiques influencent la valorisation. La hausse des taux d’intérêt ou les politiques des banques centrales peuvent faire monter ou baisser le PER moyen du marché.

Le moment idéal pour acheter, c’est lorsque le PER est temporairement tiré vers le bas par des facteurs conjoncturels, sans que la capacité de profit à long terme de l’entreprise ne soit fondamentalement altérée. N’oubliez pas la diversification et la gestion de la taille de votre position.

La sélection à court terme : utiliser l’analyse technique pour capter la tendance

La logique de la sélection à court terme est totalement différente. Il ne s’agit pas d’attendre que les fondamentaux se concrétisent, mais de repérer en amont une tendance qui commence ou va commencer.

1. Les indicateurs de tendance pour confirmer la direction

Les moyennes mobiles (SMA) sont l’outil de tendance le plus basique. On utilise souvent la moyenne sur 50 ou 200 jours. Une moyenne mobile qui s’oriente à la hausse indique une tendance haussière, surtout si le prix est au-dessus.

Les moyennes mobiles exponentielles (EMA) sont une version améliorée, plus sensible aux récents mouvements de prix.

2. Les indicateurs de momentum pour détecter la force ou la faiblesse

MACD (Moving Average Convergence Divergence) est l’indicateur de momentum le plus populaire. Son principe : observer le croisement de la ligne MACD et de la ligne de signal :

• Croisement à la hausse (MACD passant au-dessus) : signal d’achat
• Croisement à la baisse : signal de vente
• La traversée du zéro par le MACD renforce le signal (positif si en dessous, négatif si au-dessus)

3. Prédire le mouvement avec des figures chartistes

L’analyse graphique permet aussi d’anticiper :

Tête et épaules / Tête et épaules inversée
Une tête (sommet) entre deux épaules (creux plus faibles). La cassure de la “ligne de cou” (lien entre les creux des épaules) indique une inversion de tendance. La tête inversée annonce une hausse.

Double top / double bottom
Deux sommets ou deux creux proches. La rupture de la ligne horizontale reliant ces points indique une inversion.

Triangles ascendants / descendants

• Triangle ascendant : support qui monte, résistance horizontale. La cassure à la hausse annonce une poursuite haussière.
• Triangle descendant : résistance qui baisse, support horizontal. La cassure à la baisse annonce une poursuite baissière.

Trois actions à suivre en 2024

NVIDIA — le leader de la vague IA

Les puces NVIDIA sont considérées comme la référence dans l’IA. En 2023, le cours a triplé, et cette année il a encore progressé de près de 40 %, devenant un moteur clé du marché américain. Parmi les “Magnificent Seven” des valeurs technologiques de croissance, elle se distingue. En mi-2023, sa capitalisation a dépassé le trillion de dollars, et ce mois-ci, elle a dépassé Amazon et Alphabet, devenant la troisième plus grande entreprise américaine.

Tesla — défis et opportunités

Après une année 2023 brillante, Tesla fait face à des défis cette année. Son cours a chuté de près de 23 % depuis le début de l’année, principalement en raison de craintes d’un ralentissement des ventes de véhicules électriques dans le monde. Sa position dans le “Top 7” des valeurs technologiques est menacée, sa capitalisation étant inférieure à Berkshire Hathaway, Eli Lilly ou Microsoft.

Cependant, les défis à court terme (incendie de l’usine de Berlin, controverses sur la rémunération de Musk) n’ont pas modifié l’optimisme des analystes à long terme. La logique du marché des véhicules électriques reste intacte.

Microsoft — le plus grand gagnant de l’ère de l’IA

Microsoft mène la course grâce à ses investissements dans l’intelligence artificielle générative. Son dernier rapport trimestriel (Q2 2024, fin mars 2023) a dépassé les attentes en revenus, bénéfice par action et croissance du cloud, notamment après l’acquisition de Blizzard. En 2023, le cours a augmenté de 57 %, bien au-delà des 24 % du S&P 500. En 2024, la hausse est d’environ 9 %, devançant encore le marché de 3 %. La confiance des analystes est totale : 50 recommandent d’acheter, 4 sont neutres, aucun ne recommande de vendre. L’objectif moyen est d’environ 443 dollars, laissant une marge de hausse d’environ 8 %.

Conseils finaux pour choisir ses actions

Sur le long terme, le prix de l’action finit toujours par suivre la rentabilité de l’entreprise. Que vous soyez débutant ou expérimenté, la méthode la plus sûre consiste à analyser les fondamentaux et la position concurrentielle dans le secteur. L’évaluation du prix d’achat reste essentielle, car elle détermine directement le rendement de votre investissement.

Pour le court terme, l’analyse technique et les figures graphiques sont clés. La règle d’or : lorsque l’analyse fondamentale et l’analyse technique convergent, le potentiel de rendement est maximal.

Quelle que soit votre horizon, réussir à choisir ses actions demande discipline, patience et apprentissage continu.